Conclusions de Milan: un mouvement européen des Partenariats locaux et solidaires est né

La plateforme Urgenci-Europe est née ! La première rencontre européenne sur l’Agriculture soutenue par la communauté et les Systèmes émergents de distribution pour la Souveraineté alimentaire s’est tenue sur trois jours les 10-12 octobre, à Milan. Cet événement majeur a accueilli 120 participants représentant 20 pays européens différents, de l’Irlande à la Turquie et du Portugal à la Lituanie. Il a été conçu comme un approfondissement du processus Nyéléni-Europe, lancé à Krems (Autriche) en août 2011, et comme une mise en œuvre de la Déclaration Nyéléni Europe sur la Souveraineté alimentaire. Le réseau Urgenci a en effet été mandaté pour mener les actions prévues par l’axe 2 de la Déclaration, sur « changer les modes de distribution et de consommation alimentaires ».
La préparation de cette rencontre, dans laquelle environ 30 membres du Comité de pilotage ont été impliqués, et qui s’est articulée lors de 3 sessions de travail à Milan, a conduit à l’émergence d’un nouveau noyau d’acteurs extrêmement investis dans le projet.
La rencontre elle-même a constitué un temps fort pour tout le Mouvement européen pour la Souveraineté alimentaire et pas seulement pour Urgenci, en rassemblant des acteurs des partenariats locaux et solidaires producteurs-consommateurs (PLS) pour parler de leur expérience dans les différents pays européens, et de la façon de les structurer dans un mouvement à l’échelle continentale.
Le socle commun pour tous ces acteurs, c’est leur travail au quotidien pour faire fonctionner les PLS. Cependant, il existe aussi un sentiment partagé qu’une coordination est nécessaire au niveau européen.
Les résultats de cette rencontre de travail doivent permettre à la coordination européenne balbutiante de se positionner dans une perspective de long terme. Le mouvement est en ordre de bataille ; c’est maintenant la responsabilité des groupes de travail de progresser selon la feuille de route conçue collectivement à Milan.

Trois leçons doivent être tirées de cette première rencontre européenne réussie sur les PLS et les autres Systèmes de distribution pour la Souveraineté alimentaire quand aux formes d’organisation choisies par les participants.

1- D’abord, URGENCI est maintenant pleinement légitimée comme organisation leader soutenant le mouvement des PLS en Europe. La participation des réseaux de PLS déjà constitués tels que le Miramap en France ou Ehne-Biscaye au Pays basque, en passant par Solidarische Landwirtschaft en Allemagne, les Gasap à Bruxelles et le CRIES en Roumanie, entre autres, est synonyme d’une reconnaissance la plus large possible.

2- Qui plus est ; la capacité d’autogestion des divers groupes de travail a déjà été démontrée. Durant la rencontre, 8 nouveaux groupes de travail ont été créés ; il existait auparavant 2 groupes pré-existants. Ils ont tenu leurs premières réunions juste après le retour de Milan des délégations. Parmi ces 10 groupes de travail, 4 sont thématiques (communication en ligne, formation, recherche et plaidoyer) ; 4 se concentrent sur des projets d’échanges transfrontaliers (en particulier en relation avec les projets Leonardo et Grundtvig de l’Union européenne) et deux sont principalement liés à la coordination générale du mouvement (le groupe de coordination temporaire – le « Kernel » – et le Comité de pilotage qui a organisé la rencontre de Milan). Tous ces groupes gèrent leurs propres listes électroniques et s’avèrent très actifs.

La nouvelle plateforme des mouvements européens de PLS a été conçue pour fonctionner exactement comme une ombrelle (jeu de mots avec le terme anglais pour plateforme : umbrella). La plupart du temps, l’ombrelle est ouverte : les groupes de travail fonctionnent en autonomie, sur une base thématique, en essayant de rester transfrontaliers. Ensuite, l’ombrelle se ferme durant les rencontres physiques régulières, lorsque tout le monde se rassemble.

3- La troisième leçon est la création d’une commission temporaire, appelée Kernel, qui est composée de 9 membres en charge de la création d’une structure permanente. Son mandat, reçu de tous les participants à la rencontre de Milan, doit expirer lorsqu’une autre rencontre aura lieu, avec l’objectif de finaliser la création de la structure, déjà nommée Urgenci-Europe. Un ensemble de critères pour créer ce Kernel permanent ont déjà été retenus. En mars 2013, le rapport sur la rencontre de Milan devra déjà avoir été publié et digéré, et un retour aura été sollicité auprès de tous les participants.

Téléchargez les  conclusions de Milan (en anglais).